Adieu à vous qui peut être m'aviez aimés, adieu à ceux qui ont du me supporter. J'avais tant de choses à dire, j'aurais voulu m'exprimer, mais je ne peux que partir car personne ne m'a écouté. Mélancolie exacerbée ou fin d'une vie abandonnée ? Acceptation de la fatalité ou refus de la vérité ? Encore ces questions, elles ont décidé de me conduire dans l'abîme. Mais la solution, brève et définitive sera mon acte ultime. Quand un ange ou un démon m'aura emporté, vous n'allez pas me regretter. Peut être aurais-je la chance, dans une autre vie, de braver la déchéance, celle qui m'a détruit. Mais aujourd'hui je rêve d'une autre terre, car ce pays où mon âme s'enterre, me fait perdre la raison, efface tous mes horizons. Je rêve d'une contrée inconnue où je ne serais plus déçu, d'un peuple accueillant qui comblerait le néant. Je suis asphyxié, je dois m'échapper. Qui que tu sois être divin, montre moi le chemin de ce lieu magique, avant l'heure fatidique ; car je ne veux pas m'éteindre et tout effacer, mais je ne peux me restreindre à rester blessé. Demain je ne serais plus, on en parlera dans la rue ; mais on oubliera bien vite, cette lettre que j'ai écrite. Ceci n'est pas mon testament car je n'ai rien à donner, ne le lisez pas à mon enterrement car il ne faut pas pleurer. Mon tourment est ravivé, mon âme s'est emballée et dans cette décision brutale, chacun de mes actes me sera fatal. Alors acceptez mon départ, ne restez pas dans le noir, utilisez mon désespoir pour oublier mon histoire. J'aurais voulu vous voir une dernière fois, avant de rejoindre l'au-delà, mais à présent il est trop tard, tout rendez-vous serait dérisoire. Je veux simplement qu'on me comprenne, qu'on ne ressente pas de haine, qu'on pense un peu à moi, même si je ne revenais pas. Maintenant la mort, s'empare de mon corps, il est bientôt l'heure, d'épurer le malheur. Bien que cette nuit soit éternelle, je vous promets de rester fidèle car vous êtes tout ce qui a compté dans ma vie, vous avez été mes amis. Je vous dis adieu, soyez-en heureux.